Appel européen du 23 avril 2022

Rassemblement de soutien au peuple ukrainien - Lyon - 23/04/22 Intervention d’ATTAC Rhône

, par Catherine Hollard

" Nous sommes ici pour dire notre soutien au peuple ukrainien, envahi par la Russie de Poutine avec une brutalité dont les témoignages vous ont, une fois de plus, relaté l’horreur.
Cela dit, Attac a été sollicité pour apporter quelques informations sur le comportement des entreprises françaises dans ce conflit, mon intervention sera donc dédiée à ce sujet là seulement.
Une citation d’abord, une parole de ministre : « Les entreprises privées prennent librement leurs décisions. Nous ne leur demandons qu’une seule chose, appliquer rigoureusement et strictement les sanctions. » En clair, nous ne leur demandons pas de quitter la Russie.

La Société Générale

Lundi 11 avril, soit quarante-cinq jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, la Société Générale a annoncé cesser ses activités de banque et d’assurance en Russie. La banque va revendre sa filiale russe à un oligarque mais la transaction envisagée reste soumise à l’approbation des autorités compétentes : la finalisation de cette opération c’est « dans les prochaines semaines ».
Bien sûr elle perdra un peu d’argent, mais l’opération éteint un foyer de pertes potentielles, ce que salue le marché. Lundi 11, Vers 10h00, le titre grimpe de 6%, la plus forte hausse du CAC 40.

Total Energies
Aussi incroyable que cela paraisse, les pays de l’Union européenne (UE) importent plus de gaz russe en ces premiers jours d’avril qu’au début de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Les dirigeant·es de l’Union Européenne agissent comme si la sécurité des approvisionnements énergétiques et les enjeux économiques européens primaient toujours, quoi qu’il en coûte. Comme si 1 point de PIB européen valait plus que des milliers de civils morts en Ukraine.
Notre dépendance aux hydrocarbures russes finance pourtant les crimes de guerre de Poutine : depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens ont versé plus de 19 milliards d’euros à la Russie pour se fournir en gaz, en pétrole et en charbon2 et

Renault, qui dit partir mais dont la filiale AvtoVAZ (69%de ses ventes) reste, et, ce que savent tous les administrateurs du groupe, dont les administrateurs de l’État, c’est que cette filiale AvtoVAZ est une coentreprise, alliant le groupe français à la firme russe Rostec, qui est un géant de l’industrie militaire russe.

Enfin, cette information trouvée sur la cellule investigation de Radio France qui cite un banquier d’affaires français à Moscou. "Les sociétés françaises ne ferment pas vraiment. Elles créent d’autres sociétés, sous d’autres noms. Les Américains le font aussi avec les cabinets de conseil. Ils disent qu’ils sont partis, mais ce sont les mêmes conseillers qui continuent à opérer sous d’autres noms de marques."
Je conclurai en rappelant que si le prix du blé augmente, si l’essence augmente etc... ce n’est pas à cause de la guerre en Ukraine, mais bien parce que les spéculateurs sont à l’œuvre. La loi de l’offre et de la demande n’est pas une loi naturelle, elle est une invention humaine guidée par la recherche du profit maximum. La guerre leur en offre l’occasion.
En Russie les affaires continuent... "

P.-S.

Pour compléter votre information, 3 documents que j’ai utilisés vous sont proposés en pièce jointe.