cours n°5 du premier cycle de formation d’attac-Rhône

Le néolibéralisme britannique De la société du Mont-Pèlerin à l’arrivée de Margaret Thatcher

Synthèse du cours
n°5 du 28/11/02 donné par Keith Dixon

<font
size="3" face="Times New Roman"><span
style="font-size: 12pt;"> 

face="Times New Roman"><span
style="font-size: 12pt; font-weight: bold;">Période de 1945 à
la fin des années 60

face="Times New Roman">

face="Times New Roman">A la victoire du parti
travailliste en 1945 succède une série de réformes
se traduisant dans les années 50 par la construction de l’économie
mixte. Inspirées par John Maynard Keynes et William Beveridge, proches
du Parti Libéral, et s’élevant au rang de piliers de la société
britannique pour les 25 prochaines années, ces réformes touchent
à :

face="Times New Roman">- la protection sociale
par l’introduction du Système National de Santé,

face="Times New Roman">- au mouvement syndical
et sa place prépondérante dans les mécanismes d’alors
de décisions économiques et sociales.

face="Times New Roman">On assiste de1946 à
1949 à une série de nationalisations dans les domaines de l’énergie,
du transport, des télécommunications…

face="Times New Roman">A leur arrivée
au pouvoir en 1951 et jusqu’en 1964, les conservateurs vont non seulement
s’accommoder de cette coexistence du public et du privé mais aussi
l’encourager, par exemple en accroissant de
manière significative le parc des logements sociaux et en reconnaissant
le fait syndical (on compte à l’époque jusqu’à 100%
de syndiqués dans une seule entreprise…) dans lequel les employeurs
voient une garantie de la paix sociale.

face="Times New Roman">Les néo - libéraux
sont minoritaires à cette époque sur les plans politique et
intellectuel. Friedrich von Hayek, fondateur en
1947 en Suisse, de la Société du Mont Pèlerin, s’exile
volontairement aux Etats - Unis.

face="Times New Roman"> 

face="Times New Roman"><span
style="font-size: 12pt; font-weight: bold;">Période de 1964 à
1979 - La crise britannique 

face="Times New Roman">Le démantèlement
progressif de l’Empire britannique, démarré en 1947 avec l’indépendance
de l’Inde et du Pakistan, ébranlera en profondeur l’autorité
étatique :

face="Times New Roman">-émergence de
la guerre civile dès la fin des années 60 en Irlande,

face="Times New Roman">-Ecosse et Pays de
Galle ne se reconnaissant plus dans l’état unitaire…

face="Times New Roman">A cet ébranlement
répondent une crise économique et sociale <span
class="GramE">( coexistence
à priori impossible de stagnation
économique et d’inflation ! ) doublée d’une crise constitutionnelle.
Margaret Thatcher est l’enfant de cette crise qui se joue également
sur le terrain politique : elle est membre du Parti Conservateur battu
par une grève de mineurs aux élections anticipées de
1974. C’est peu dire qu’elle n’aura de cesse de prendre sa revanche sur le
mouvement syndical…Elle y parviendra 10 ans plus tard en 1984-85.

face="Times New Roman">Le travail de sape,
entrepris depuis quelques années par les tenants du néo -
libéralisme au sein de l’Institut d’Affaires
Economiques, se voit enfin récompensé, maints conservateurs
se convertissant aux théories libérales, suite précisément
aux grèves de 1974. Le consensus autour duquel s’articule la société
britannique est de plus en plus perçu comme générateur
de la crise. Pour F. von Hayek, il faut notamment
briser le monopole syndical sur l’économie et <span
class="SpellE">ré-intrduire
les « mécanisme
du marché » partout où cela s’avère possible.

face="Times New Roman"> 

face="Times New Roman"><span
style="font-size: 12pt; font-weight: bold;">La société du Mont
Pèlerin et la diffusion des idées libérales

face="Times New Roman">

face="Times New Roman">« Il n’y
a pas de subversion politique efficace sans subversion intellectuelle au
préalable »

face="Times New Roman"> 

face="Times New Roman">Les figures marquantes
en sont bien entendu dès 1947 Von Hayek et Friedmann. L’infrastructure
en est légère, elle repose essentiellement sur la mise en réseau :
la société a d’ailleurs rapidement fédéré
des intellects de nombreux pays. Il faudra cependant 8 ans pour que soit fondée
en 1955 la machine à penser « think
tank » du néo - libéralisme, l’Institut d’Affaires
Economiques (Institute<span
style="font-style: italic;"> of Economic <span
class="SpellE">Affairs
). Composé au départ
de deux permanents, l’Institut cible au travers de ses conférences
un public de financiers et de journalistes. Les politiques ne constituent
pas dans un premier temps sa cible de prédilection. Cela représente
un travail de longue haleine, mais la pénétration des idées
libérales dans la presse va vite. A la fin des années 60 - début
des années 70 - avec la crise, les conversions se multiplient, notamment
dans les principaux journaux et jusqu’au Guardian. La garde rapprochée
de Thatcher en est issue.

face="Times New Roman">Leurs idées
force : en finir avec l’état social et le pouvoir syndical, revenir
au marché. Cette structure intellectuelle de combat va s’étoffer
dans les années 1970 :

face="Times New Roman">-création en
1974 du Centre d’Etudes Politiques (<span
style="font-style: italic;">Centre for Policy
Studies
) par Thatcher et son principal
allié et maître à penser, Keith
Joseph. Ce centre vise à la conversion des membres du Parti Conservateur
pour transformer celui - ci en appareil politique de combat.

face="Times New Roman">-création en
1976 du Adam
Smith Institute
, « <span
class="SpellE">think
tank » spécialisé dans
le domaine de la privatisation.

face="Times New Roman">Au-delà, ce
seront des séminaires en direction notamment des anciens pays de l’est.

face="Times New Roman"> 

face="Times New Roman">Eléments de
débat

face="Times New Roman">

style="margin-left: 36pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;"><font
size="3" face="Times New Roman"><span
style="">-<span
style="font-family: "Times New Roman"; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 7pt; line-height: normal; font-stretch: normal; font-size-adjust: none;"> 
A propos
de Keynes : il se situait effectivement dans le courant libéral
mais le parti auquel il appartenait n’était pas néo - libéral.
Keynes a servi de légitimation au programme des travaillistes. Son
idée fondamentale : domestiquer le capitalisme, introduire une
dose d’état dans l’économie. Keynes était un libertaire
bourgeois, défenseur des homosexualités, mais n’aimant pas « l’odeur »
des masses ouvrières… Son souhait : garantir la stabilité
sociale, au prix de certaines concessions.

style="margin-left: 36pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;"><font
size="3" face="Times New Roman"><span
style="">-<span
style="font-family: "Times New Roman"; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 7pt; line-height: normal; font-stretch: normal; font-size-adjust: none;"> 
A propos
de la pensée travailliste de cette époque : sous - estimation
chronique de la puissance de feu de l’adversaire néo - libéral.
Réticence « ouvriériste » à l’égard
de la pensée intellectuelle.

<span
style="font-size: 12pt;">A propos du mouvement syndical : la crise du
pétrole joue en 1974 un effet paradoxal en faveur de la corporation
des mineurs, d’où leur position de force durant les grèves.
Parmi les faiblesses du mouvement syndical : son machisme et son incapacité
à gérer les questions « ethniques ».<span
style=""> Les pratiques syndicales étaient de plus en
plus perçues comme inacceptables : monopole à l’embauche…
Le mouvement syndical s’opposera à la politique monétariste
introduite par les travailliste au pouvoir, sur injonction du FMI à
partir de 1977 : cette opposition débouchera sur « l’hiver
du mécontentement » en 1978/79
qui verra s’instaurer la distanciation aujourd’hui achevée du Parti
Travailliste avec le mouvement syndical.