jeudi 11 octobre 2012

La gestion de l’eau au Grand Lyon Campagne citoyenne pour que l’Eau du Grand Lyon redevienne notre Bien

En l’absence de tout débat le président du Grand Lyon vient d’annoncer que son choix serait la DSP (Délégation de Service Publique) pour le prochain mode de gestion de l’Eau. Mieux il a refusé lors du conseil communautaire du 8 octobre, une nouvelle fois, tout débat public.

Il reste donc un mois au collectif lyonnais de défense des services publics qui lutte pour le retour en régie de la gestion de l’eau pour dénoncer le déni de démocratie et tous les mensonges du « président » et pour obtenir que le 12 novembre le maximum de conseillers s’oppose à un tel déni, à un tel choix.
Le combat ne sera évidemment pas terminé.

Notre émission de radio (102.2 Mhz 18-19H) du jeudi 18 octobre entre dans cette dynamique en accueillant deux personnes du collectif, Monique Cosson et Jean Louis Linossier pour nous parler de cette campagne.


Pour information, veuillez trouver ci-joint une première réaction « à chaud » du collectif à la conférence de presse du président "Une DSP courte... comme la paille du condamné".

Campagne citoyenne pour que l’Eau du Grand Lyon redevienne notre Bien

« Une DSP courte »... comme la paille du condamné !

A tou-te-s les responsables d’organisation du collectif, à tou-te-s les militant-e-s qui se sentent mobilisé-e-s sur cette bataille, à tou-te-s les élu-e-s concerné-e-s, à la presse.

Le 12 novembre le conseil communautaire votera le mode de gestion pour les 12 ans à venir.

Ainsi donc le président a parlé... à la presse ! « Mon choix c’est une DSP ! »

Avec des arguments et une méthode digne d’une république bananière qui démontrent une fois de plus qu’il prend les Grands lyonnais pour des crétins et des veaux comme disait un autre grand démocrate.

Nous allons lui démontrer le contraire.

Reprenons les arguments paru dans la presse, puisque nous n’avons pas droit à l’information.

« Une baisse de 20% du prix de l’eau » ! Et même, dès 2013 l’abonnement passera de 34% à 25% « grâce » à la révision quinquennale.

Ce n’est pas beau çà ? Et bien NON !

Faut-il donc rappeler à nos élu-e-s, qui ne suivent pas, qu’en 2008, suite à la révision quinquennale de 2007, le prix des 120m3 annuels a baissé de 230€ à 193,1€ soit 16 % environ (chiffres du G.L. de cette année). Et qu’à St Étienne ce fut -24%, à Toulouse -25% et à Antibes -43%.

Tous les élu-e-s reconnaissent que les contrats depuis 30 ans sont léonins et scandaleux, mais qu’ils ne pouvaient rien faire à cause du contrat. Alors encore heureux que la fin du contrat permette enfin de payer l’eau à son juste prix. Ce n’est pas 20% mais sûrement de 30 ou 40% qu’elle devrait baisser. Quant à l’abonnement 25% de la facture c’est encore énorme.

Quant à la révision quinquennale en cours, dont nul n’a entendu parler, si le travail avait été fait c’est dès le 1er janvier 2013 que non seulement l’abonnement mais le prix du m3 aurait baissé. Les fermiers vont pouvoir continuer pendant deux ans à se goinfrer. Alors -20% dans deux ans c’est se moquer du monde !

« Le passage en régie serait quasiment impossible » pour une question de ressources humaines.

C’est le plus comique et le plus méprisable pour les agents publics. Grenoble, Besançon, Paris, Tulle, Toulouse, Nantes... ont pu le faire, pas le Grand Lyon ! C’est vraiment nous prendre pour des crétins. Il faudrait embaucher les « 371 salariés actuels » de Veolia. Pourquoi on ne les paie pas ? Et au prix fort actuellement ? Cet argument, LE véritable argument pour celui qui adore les syndicats chez les autres mais pas chez lui, est une insulte au service public et à la capacité de la collectivité et de ses élu-e-s de gérer convenablement le personnel. Rappelons que de par la loi ce ne seraient pas des « fonctionnaires » mais des salariés de droit privé. Autre mensonge. Il n’y a aucun obstacle, ni problème technique au passage en régie. Seule la volonté politique fait défaut.

Une « autorité organisatrice de l’eau » !

Voilà un gadget inventé par les technocrates pour camoufler le fait que depuis 30 ans les élu-e-s ont laissé faire les marchands sans rien leur demander et faire croire que maintenant « vous allez voir ce que vous allez voir ». Mais dès lors qu’une DSP sera signée, elle aura valeur de contrat et l’autorité, « organisatrice » ou pas, n’aura rien à redire. Pire, comme actuellement elle ne connaitra que ce que le fermier [au passage vous noterez que le choix semble déjà fait, ce sera Veolia, il est vrai qu’avec son généreux choix d’installer sa direction inter-régionale au « carré de soie » à Vaulx en Velin, on ne peut plus rien lui refuser ! certains appellent cela la concurrence « libre et non faussée »] voudra bien lui dire. La seule autorité organisatrice c’est le conseil communautaire et ses services, si les élu-e-s veulent bien s’en préoccuper. Mais par définition lorsque l’on « délègue » c’est justement pour ne plus avoir à s’en occuper. Ajoutons, mais nous savons que cela le président n’en a que faire, que les usagers et les personnels seront définitivement tenus à l’écart puisqu’une DSP empêche toute démocratie participative. Mais au Grand Lyon la « démocratie participative » c’est juste pour le fun.

Une DSP « courte », voilà la cerise sur le gâteau.

On nous avait préparés à ce que sous la pression des groupes favorables à la régie, on nous sorte une mixité fonctionnelle sur la production qui n’aurait été qu’une pilule amère pour faire avaler la DSP juteuse sur la distribution. Mais finalement le président n’ira même pas jusque là. Pourquoi donc d’ailleurs puisque tout le monde semble prêt à accepter ce gag d’une « DSP courte ».

Démontons cette escroquerie : 8 ou 10 ans n’a rien de court, c’est quand même 1 milliard d’euros. Cela veut dire que la DSP signée en 2015 ira jusqu’en 2023 ou 2025. Et il ose dire que cela permettrait à « la prochaine équipe du Grand Lyon » (2014 - 2020) de « faire une mixité de fonctionnement ». Là on est carrément dans le mensonge puisque le contrat courra jusqu’en 2023 au moins. Gérard Collomb est un fervent adepte de Charles Pasqua « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Il a l’art de promettre la lune pour demain à ses « amis », à condition qu’ils votent, aujourd’hui, pour ce qu’il a décidé d’imposer. Et il parait que cela marche !

Tant pis pour l’Eau, ce bien public, tant pis pour la démocratie, tant pis pour les citoyens que l’on appellera à voter en 2014 sur un programme résolument à gauche. Si ! si !

Alors oui nos deux rendez-vous du samedi 13 octobre et du lundi 12 novembre sont essentiels. Plus que jamais il nous faut mobiliser, dénoncer, expliquer, convaincre et s’il le faut contraindre en opposant à la pression du président celle des citoyen-nes les élu-e-s à voter CONTRE ce véritable déni de démocratie et cette marchandisation de l’Eau.

Scandale démocratique : aucun débat, même les élu-e-s de base ne sont au courant de rien

Scandale politique : un élu de gauche qui préfère les grands prédateurs au service public.

Prochain rendez-vous :

le samedi 13 octobre de 14h à 18h

à la salle de la Mutualité (Édouard Herriot), Place Antonin Jutard.

Deux tables rondes :

· l’une avec Jean-Luc Touly président de l’ACME, Eric Grasset Président Régie des Eaux de Grenoble, Pierre Coquand secrétaire UD-CGT.

· L’autre avec Rolland Jacquet PCF, Béatrice Vessilier EELV et Yves Fournel GAEC.

Puis le lundi 12 novembre 16h30 rassemblement/manifestation

autour du Conseil communautaire.

Pour le collectif

Jean-Michel Drevon

Jeanmichel.drevon@orange.fr 06 10 83 39 75