Autre mondialisation, autre Europe

1- Introduction
Les Conseils européens de Nice et de Barcelone, entre autres, ont, à juste titre, été accompagnés de manifestations de masse sans précédent. Le sommet de Nice a conduit Attac à prendre une position ferme contre une Charte dite des droits sociaux fondamentaux, mais qui ne définit aucun droit réel

2- L’UE, entité économique et politique sans légitimité démocratique
En 1998, 41 % des citoyens des Etats membres de l’Union européenne se déclaraient " mécontents " quant à la façon dont se construit cette Union. En décembre 2000, ils sont 56 % à partager ce jugement, les Grecs (65 %) avec les Français et les Allemands (61 %), étant les plus nombreux à manifester leur mécontentement

3- La politique monétaire
Depuis le 1er janvier 1999, la Banque centrale européenne (BCE) est l’institution publique en charge de la politique monétaire des 12 pays ayant adopté l’euro, d’abord comme monnaie officielle utilisable dans les transactions financières, puis, à partir de 2002, comme monnaie dite fiduciaire, pour toutes les transactions dans la zone des 12 pays. L’objectif officiel unique de la BCE est de contenir la hausse des prix, qui ne doit pas dépasser 2 % par an.

4- Un biais néolibéral
On peut concevoir deux grandes méthodes pour la construction européenne : la voie de l’harmonisation cherche à faire converger vers le haut les règles et normes sociales ; la voie de la déréglementation organise au contraire une mise en concurrence des systèmes sociaux et fiscaux au sein du nouvel ensemble. C’est cette dernière voie qui a été choisie de manière parfaitement explicite avec l’Acte unique de 1986, qui instaure un marché unique et déprotège les marchés publics.

5- A la recherche de l’Europe sociale
Depuis le Conseil européen de Lisbonne, en mars 2000, l’UE a décidé de développer des politiques communes pour l’emploi. La Commission a publié des " lignes directrices " pour ces politiques, et les gouvernements doivent présenter chaque année un plan national d’action pour l’emploi, conforme à ces orientations. Le plein emploi est même redevenu un objectif européen ambitieux : un " taux d’emploi " égal à 70 % dans tous les pays de l’Union en 2010.

6- Enjeux politico-économiques de l’élargissement
Consolider quoi ? Telle est la question qui se pose vraiment. La Communauté (devenue Union) européenne est passée de 6 à 15 membres - demain 25 ou 27 ? Les enjeux du nouvel élargissement ne sont pas seulement ni d’abord institutionnels : quel projet de société recouvre cette construction ? Comment se détermine et qui partage ce projet ?