le non-respect du vote irlandais est une atteinte à la démocratie

Les Attac d’Europe critiquent vivement la décision du Premier ministre irlandais d’appeler à un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne, que les électeurs avaient rejeté en juin 2008.

Brian Cowen en a fait l’annonce lors du Conseil européen du 11 décembre. Cette capitulation est le résultat d’une incessante pression antidémocratique des autres chefs d’État ou de gouvernement de l’Union européenne, qui ne souhaitent évidemment respecter les décisions populaires que lorsqu’elles correspondent à leurs propres désirs.

Après le « non » du peuple irlandais, plusieurs gouvernants européens ont souhaité que l’Irlande quitte l’Union, tandis que d’autres insistaient pour la tenue d’un nouveau référendum. Nous disons aux uns et aux autres que le vote des citoyens irlandais doit être respecté. Toute autre solution serait une grave atteinte à la démocratie en Europe.

Au sein de l’Union européenne, les Irlandais ont été le seul peuple autorisé à se prononcer sur le traité de Lisbonne. Dans tous les autres États, le référendum a été systématiquement écarté par les gouvernements, et le traité a été adopté sans consulter les citoyens.

Un précédent traité avait déjà été rejeté par référendum il y a trois ans, en France et aux Pays-Bas. Or, pour plus de 90 %, l’actuel traité reprend à l’identique le contenu du projet de « Constitution européenne » auquel Français et Néerlandais s’étaient opposés.

Le « non » irlandais a fourni l’opportunité de corriger le long retard pris dans la construction d’une Europe démocratique, sociale et pacifique. C’est maintenant qu’il faut saisir cette chance.

La crise financière et économique que nous traversons montre clairement que continuer dans la voie suivie jusqu’ici signifie aller au désastre.

Dès le printemps 2007, les Attac de quinze pays de l’Union européenne, ainsi qu’Attac Suisse et Attac Norvège, ont publié leurs « Dix principes pour un traité européen démocratique ». Attac y appelle à un processus démocratique et transparent, au cours duquel serait défini un nouveau socle commun pour l’Union. Transparence, clarté, règles démocratiques et éléments de démocratie directe feraient, cela va de soi, partie de la réalité constitutionnelle de l’Union. Le traité de Lisbonne, pour sa part, est confié aux soins d’intérêts particuliers, en l’occurrence ceux du système économique néolibéral. Il faut stopper la destruction des garanties salariales et des minima sociaux, ainsi que celle des normes environnementales. La tendance doit être inversée. Les droits fondamentaux doivent être garantis.

Enfin, et ce n’est pas le moindre, l’Union européenne doit se consacrer à la paix, non à une nouvelle course aux armements.

Attac Allemagne, Autriche, Espagne, Flandre, France, Grèce, Pays-Bas, Pologne.

le 12 décembre 2008